Guerre Franco-Chinoise (1881 - 1885)

Publié le par Marc-Antoine

Prise de Bắc Ninh le 12 mars 1884

Les Français s’y intéressent depuis 1866 parce que via le fleuve Rouge, ils peuvent accéder directement à l’intérieur de la Chine. En 1873, une tentative d’annexion échoue et la France renonce. Les choses changent avec la Troisième République (1879-1889). Avec Gambetta, puis Jules Ferry, les Français lorgnent de nouveau sur le Tonkin avec une volonté d’expansion.

En 1883, les Français cherchent de nouveau à s’emparer du Tonkin alors sous contrôle de l'empereur d’Annam (ancienne Viet-Nam). Le conflit tourne à l’avantage de la France, l’Annam et le Tonkin passent ainsi sous protectorat français, qui maintient le principe de la souveraineté indigène. Or, les Chinois prétendent à une suzeraineté sur l’Annam. La Chine refuse donc la convention, la Guerre est déclarée.

1862, Traité à Saigon est signé le Viet-Nam l'empereur d'Annam reconnaissait la souveraineté des Français sur les provinces du Sud, qui formèrent la Cochinchine. la France conquis après le Cambodge et le Laos ce qui conduisit à la création de l'Indochine Française.



Septembre 1881, la France s'oppose à la Chine dirigée par Guangxu Empereur de Chine de la Dynastie des Qing seulement âgé de 9 ans lorsque la Guerre à été déclarée, il etait monté sur le trône à l'âge de 4 ans suite à la mort de Tonghzi.

Incapable de grouverner à cet âge, la France remporta la victoire en Juin 1885 bien que le nombre d'hommes sur place était inférieur à celui des Chinois.
En effet, les forces présentes coté Français étaient de 15 000 - 20 000 hommes  tandis que du coté de la chine on comptait 25 000 - 35 000 hommes. La mauvaise organisation militaire de la Chine à causé leur perte, 10 000 morts pour la Chine, et 2 100 morts pour la France.

Cette Guerre qui dura 4 ans éclate à cause des Français qui voulaient le contrôle du Fleuve Rouge (红河) qui reliait Hanoï, la capitale du Viet-Nam à la province du Yunnan.

Pourquoi et comment à t'elle était déclanchée ?

Un deuxième traité de Saigon est signé en 1874, ce qui autorisa la libre circulation sur le Fleuve Rouge, cependant une milice, dirigée par un certain Liu Yongfu du nom de Pavillons Noirs harcelait les navires de commerces Français au début des années 1880.

Ces Pavillons Noirs étaient des soldats irréguliers récupérés par les Chinois qui les utilisent en Indochine contre les Français. Ils étaient également d'ancien rebelles Taiping (太平) qui avait fait une révolte en Chine  entre 1851 et 1864 et qui formèrent en Chine du Sud et Chine centrale le Royaume de la Grande paix (太平天國) ce fut un des conflits les plus meutrier de toute l'histoire !

Les pavillons noirs combattent alors avec les troupes impériales chinoises contre les Français (les impériaux toléraient ces anciens rebelles à la condition qu'ils restassent en dehors de la Chine).


Ils participent notamment au siège des troupes françaises (principalement la Légion étrangère) à Tuyen-Quang en 1885Tonkin).


Ministre de la Marine à l'époque, Jean Bernard Jauréguiberry envoya un petit corps expéditionnaire au Tonkin pour ainsi nettoyer la vallée du Fleuve Rouge de ces Pavillons noirs.


La cour de l'empereur Qing vit l'arrivée de cette armée européenne comme une menace pour ses frontières, éleva une protestation et se prépara à la guerre.


Les Pavillons-Noirs pris au service de la France (ils ont déserté plus tard après avoir coupé la tête à leur sous-officier français)



Les débuts du clonflit


Henri Rivière, écrivain et officier de marine Française commande 3 Canonnières et 700 hommes pour prendre la citadelle d'Hanoï, capitale du Tonkin le 25 Avril 1882.
Presque un an après il prit Nam Dinh le 27 Mars 1883 mais ce ne fût que pour courte durée, en effet les Pavillons Noirs encerclèrent Hanoï en Mai, Rivière fait une sortie le 16. Il est tué trois jours plus tard au cours d'une deuxième sortie. Son corps est rapatrié à Paris et inhumé au cimetière de Montmartre.

La mort de ce dernier déchaîna les sentiment bellicistes de la Chambre des Députés de Paris, Jules Ferry confia alors les deux divisions navale d'Extrême-Orient au contre-amiral Courbet qui arriva le 18 août 1883 à l'improviste devant Thuân-an, le port de Hué qu'il bombarda.

Le 25 août 1883, par le traité de Hué, l'empereur d’Annam cédait le Tonkin à la France sous la forme d'un protectorat. La Chine rejeta le traité, et envahit la province du Tonkin. Bien qu'aucun des deux pays n'eût formellement déclaré la guerre, les opérations militaires commencèrent à l'automne 1883. Les forces fluviales françaises s'emparèrent des citadelles de Bắc Ninh, Sơn Tây sur le fleuve Rouge et Tuyên Quang.


Porte de la citadelle de Bac-Ninh par laquelle entrèrent les Français


Les 11 mai et 9 juin 1884, la Chine acceptait le traité de Hué par la signature de la convention de Tianjin (Tien-Tsin), le protectorat français sur l'Annam et le Tonkin. Une indemnité de guerre de 250 millions lui fut demandée.


Malgrès ce traité, en Juin 1884 les forces Chinoises attaquèrent par surprise les Français à Bac-Lé.


4 Grandes Batailles sont à suivre, la Bataille de Fuzhou, le Siège de Tuyên Quang, le combat de Shipu et la Bataille du col de Zhennan.


Aout 1884, Amédée Courbet, vice-amiral commande la marine Française, bloqua les ports de Kilung et Tamsui sur Formose (Taïwan), avant de tenter un débarquement contre les troupes impériales (dans lequel Joseph Joffre, futur maréchal de France, participa en tant que capitaine du génie) qui échoua le 6 août 1884.

Moins de 20 jours plus tard, le 23 Aout 1884 la marine Chinoise ancrée à Fuzhou se voie détrute en 30 Minutes !

Cette Bataille sera la dernière des victoires navales Françaises du 19ème Siècle où on comptera 10 morts et 49 blessés.


Au Tonkin, la mousson mettait fin aux offensives françaises, permettant aux Chinois d'avancer dans le delta. Ils firent le siège de la forteresse de Tuyên Quang, qui fut défendue par un bataillon de la Légion étrangère pendant trente-six jours.



Tirailleurs tonkinois


Du 23 Novembre 1884 au 28 Février 1885 la Légion étrangère commandée par le chef de bataillon Dominé est assiégée.


Dès le lendemain du commencement de ce combat, d'importantes forces Chinoises renforcées par les Pavillons Noirs sont rassemblées à moins de 10 kms de la citadelle. Le siège à commencé.


Exactement 598 hommes résistent aux assauts ennemis, on y compte parmi eux les marins de la canannière "La Mitrailleuse", 390 hommes de la Légion dont 8 officiers, des Tirailleurs Tonkinois avec 162 hommes, 31 artilleurs de marine avec deux canon de 80mm, deux de "4" de montagne, deux mitrailleuse hoschkiss, le sergent Bobillot, 7 sapeurs du génie, un médecin, un pasteur protestant, trois infirmièrs, trois boulangers, Monsieur Gauthier de Rougemont et un civil préposé aux vivres.


Avec 1500 coups de canon, 250.000 cartouches d’infanterie, 4 mois de vivres et 75 outils de terrassier, le commandant organise le siège et chaque jour il effectue des reconnaissances à quelques Km de la place. Le 3 décembre, un convoi de 38 bœufs est amené par la canonnière l’« Eclair ».


Le 4 décembre, 50 pirates s’approchent à moins de 2 Km de la redoute. Le 7, une compagnie de 30 tirailleurs tonkinois bouscule 700 chinois à 5 Km au sud-ouest près du village de Dong Yen.


Un jugement de "pirates"


Trois "pirates" incendiaires condamnés à mort.



La Décapitation d'un Pirate


Depuis plusieurs jours, le chef de bataillon Dominé fait fortifier les emplacements de combat avec des matériaux récupérés dans une vielle pagode en ruine. Les sapeurs renforcent le blockhaus en cinq jours. Cet ouvrage est tenu par un sergent et douze hommes, relevés toutes les 24 heures. Un chemin de 1.500 m est construit pour monter au mamelon. Une reconnaissance est chargée d’évaluer les forces ennemies.


Le 26 Janvier, un vacarme infernal mêlant tam-tams, gongs, trompettes et fusillades se fait entendre. La ligne de défense des tirailleurs tonkinois est attaquée, une attaque pied à pied est en préparation.

Tuyên Quang est en effet attaqué par un millier de Chinois qui, sont vite repoussés par les feux croisés de la canonnière et de la garnison.


Pendant plus de 30 jours, c’est un bombardement continu. Seule une accalmie quotidienne, vers 10 h, trouble le vacarme de la bataille. C’est l’heure où les chinois se restaurent du tiou-tiou et fument la pipe d’opium. Les Français en profitent également pour avaler rapidement leur soupe, qui se compose d’endaubade en ragoût, en boulettes, aux oignons. Le menu est peu varié.


Fumeurs d'opium


Chaque jour les Chinois progressent est se situent qu'à plus de 100 mètres du blockhaus le 28 Janvier 1885.

L'avancé des Pavillons Noirs le 30 janvier fait que l'ouvrage doit être évacué, celui-ci est aussitôt occupé pas les Chinois.

Le 6 Février, les Chinois arrivent à la forteresse, un histoire raconte qu'ils s’etaient approché à 5 m du mur et avaient planté un drapeau. Le lieutenant Gœury de la 1re compagnie de Légion s’en empare au moyen d’une corde à nœud coulant, comme un lasso.

Le 12 Février les Chinois creuse des galeries pour assiégerla forteresse, les Français font de même pour intercepter les Chinois, les mineurs font du face à face, Une gallerie Chinoise est innondée au moyens de seaux d'eau au préalablement préparés. Cependant un autre gallerie explose, et les assaillantes s'élancent dans un assaut le 13 Février mais furent repoussés.


Le Français décident de créer une citadelle dans la citadelle et continuent à tenir.


Le 28 Février, un brêche causée par une mine laisse s'engouffrer  des colonnes d'assaut ou les Légionnaires combattent à la baïonnette et arrivent à les repousser. Les Chinois battent en retraites, c'est la fin du siège.


Soldat régulier chinois




Lors précédente Bataille de Fuzhou, une grande partie de la flotte Chinoise à été détruite, elle ne se composait plus que de 5 unités : 3 croiseurs et 2 frégates (Yu-Yuen et la Tchen-King) qui mouillaient à Shanghaï lors de ces évènements.


Fin Janvier 1885, Amédée Courbet apprit que ces navires avaient pris la mer et décida de se lancer à leur poursuite. Il ne seront apperçus que le 11 Février se dirigeant vers la baie de Shipu.


Pendant la nuit du 14 et du 15 Février 1885, le combat de Shipu (石浦沉船事件) est engagée dans la Baie de Shipu, dans le Zhejiang.

Deux canots à vapeur, armés de torpilles quitte le Bayard, navire amiral de l'escadre Française et s'engagent dans la baie. A 3 h 30 du matin, les Français ouvrent les hostilités et lancent leurs torpilles que la Yu-Yuen, qui, une fois touchée riposta en manquant sa cible, mais en atteignant en revanche leur deuxième frégate de leur flotte, la Tchen-King. Pour une raison inconnue, la Tchen-King à répliqué contre le navire qui portait les mêmes couleurs qu'elle et se sont entre-détruits avant de couler.

Le succès fut total pour la France qui déplore un mort lors de ce combat.



Le Bayard, navire amiral de l'escadre française




Février 1885, un corps expéditionnaire français composé de deux brigades marchèrent vers le haut Tonkin et conquit Lạng Sơn en février 1885. Une des deux brigades quitta la ville pour venir en aide aux assiégés de Tuyên Quang évoqué ci-dessus


L'autre brigade lança une attaque au col de Zhennan (appelée aussi la bataille de Bang Bo). Le commandant bléssé pendant la bataille fut remplacé et ce dernier donnât l'ordre de quitter Long Son le 28 Mars 1885 abandonnant les gains réalisés au cours de la campagne de 1885.



Halte francaise à Lang-Son


Malgré cette retraite, les opérations terrestres virent le succès des Français au Tonkin, tandis que les victoires navales de la France forcèrent la Chine à reconnaître sa défaite.

Le traité mettant fin à la guerre fut signé le 9 juin 1885, la Chine reconnaissant le traité de Hué et abandonnant sa souveraineté sur l’Annam et le Tonkin.


La France était déjà présente en Cochinchine et au Cambodge. Avec l’Annam (et le Laos), elle contrôle tout l’est de la péninsule indochinoise. En 1891-1893 est créée la Confédération indochinoise, composée de la Cochinchine et des quatre protectorats. Ces territoires furent ensuite inclus dans l'Indochine française.


Ambassade chinois envoyé après Lang-Son pour traiter les préliminaires de paix (9-6-1885)




Autres photos de l'époques prises par le Docteur Charles-Edouard Hocquard qui participait au corps expéditionnaire du Tonkin en tant que médecin, mais il se révéla être aussi un excellent photographe.


Ambassade chinoise venue traité la paix après Lang-Son


Ambassadeurs de la Cour de Huê, leurs interprètes et leur porte-médailles


Mitrailleuse et batterie de canons prises au Pavillons-Noirs à Bac-Ninh



Dans la citadelle de Son-Tây


Défenses chinoises à triple enceinte de bambous au Nord de Hong-Hoa


Le général Brière de Lisle et son état-major


Le général Millot et son état-major

Publié dans Chine - 华夏

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